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Typographies Alfred Hitchcock

Typographies Alfred Hitchcock : les 5 coups du maître

Temps de lecture : 6 minutes

Après avoir passé au crible les polices de caractères de Sergio Leone, nous nous intéressons aujourd’hui aux typographies Alfred Hitchcock. Outre sa filmographie pléthorique, le grand cinéaste d’origine anglaise a laissé son empreinte par ses expérimentations visuelles notamment à travers ses génériques et ses choix de lettrage.

Typographies Alfred Hitchcock : Alfred Hitchcock, un mythe du septième art

Inutile d’y aller par quatre chemins : né en 1899 et décédé en 1980, Hitchcock est un mythe du septième art. Ses long-métrages ont en effet redéfini les règles du film à suspense. Son style influença ainsi des légions de cinéastes et semble encore pleinement actuel de nos jours.

Typographies Alfred Hitchcock : des débuts fondateurs

Et pourtant, malgré son immense popularité, peu de personnes savent que le maître du suspense officiait au début de sa carrière comme Title-card designer, c’est à dire qu’il créait les séquences d’ouverture de films d’autres cinéastes. Il n’est donc pas surprenant que ses génériques soient considérés comme de véritables créations graphiques. D’autant que ce bon vieil Alfred a eu la riche idée de collaborer avec plusieurs grands talents de l’époque comme Saul Bass, un designer légendaire qui a travaillé avec Scorsese, Kubrick ou encore Wilder.

Chacune de leur collaboration fut même qualifié de « mini-film dans un film », par Martin Scorsese et influença l’esthétique du thriller pour les décennies à venir.

Typographies Alfred Hitchcock : 5 films cultes

Psychose, Les Oiseaux, La Mort aux trousses, Le crime était presque parfait ou encore Vertigo : nous n’avons pas sélectionné ces long-métrages au hasard. Bien au contraire : ces films démontrent l’immense savoir faire en matière de typographie cinématographique d’Hitchcock, notamment en ce qui concerne les séquences d’ouverture.

Typographies Alfred Hitchcock : Le crime était presque parfait

Sorti en 1954, Le crime était presque parfait est basé sur la pièce éponyme de Frederik Knott jouée en 1952. Entièrement tourné en intérieur dans un appartement londonien, il s’agit de l’unique film en 3D d’Hitchcock. Le réalisateur avait accepté d’utiliser cette technologie prometteuse. Mais il s’est rapidement rendu compte, qu’en réalité, la 3D n’était pas encore prête pour le grand écran.

Le seul moment pendant lequel Hitchcock semble utiliser pleinement la 3D est durant le générique d’ouverture. Il choisi pour cette séquence mythique une police oblique à l’allure inégale qui semble sculptée au couteau. Il a ensuite usé d’une ombre noire afin de faire ressortir les lettres dans la version 3D.

Typographies Alfred Hitchcock : Vertigo

Vertigo Typographies Alfred Hitchcock

Sorti en 1958, Vertigo signe la première collaboration entre Alfred Hitchcock et Saul Bass. En plus de s’imposer comme un jalon essentiel du thriller moderne.

La bande-son, les changements de couleurs et les gros plans tendus contribuent à créer une atmosphère troublante et intrigante qui donne le ton à la suite du film. Appelées figures de Lissajous, les courbes géométriques fascinantes qui apparaissent pendant la séquence titre ont été créées par le pionnier de l’art informatique John Whitney. Pour beaucoup, il s’agit tout simplement du premier exemple d’infographie utilisé au cinéma !

Deux polices sont utilisées pour ce générique. La News Gothic, que l’on voit également dans Psychose, et la Clarendon, qui est adoptée pour le titre principal. Clarendon est une font d’ascendance égyptienne, c’est à dire qu’elle affiche des empattements très carrés qui étaient en vogue au XIXe siècle. Elle a été créée par Robert Besley en 1845 et fut la première typographie de l’histoire à être brevetée. Son succès fut tel que de nombreuses fonderies de caractères la copièrent après l’expiration du brevet.

Typographies Alfred Hitchcock : La Mort au trousse

La mort au trousse Typographies Alfred Hitchcock

Considéré comme le chef-d’œuvre du cinéma d’espionnage, La Mort au trousse démontre toute la maestria d’Hitchcock. Cette fois encore, le générique d’ouverture a été conçu par Saul Bass et fut le premier de l’histoire à profiter de la typographie cinétique, une technique d’animation mêlant mouvement et texte à l’aide de l’animation vidéo.

Cette innovation permet à Bass de donner l’impression que les mots glissent sur et hors de l’écran en suivant un ensemble de lignes de quadrillage. Ils finissent par se fondre dans la façade d’un gratte-ciel de Manhattan. Absolument démentielle, cette séquence a marqué au fer rouge l’histoire du cinéma au point que David Fincher lui rendit hommage dans son film Panic Room de 2002.

Les croisements de lignes et le mouvement du texte préfigurent la série de rebondissements qui attendent le spectateur dans le film. Le générique se termine par des plans des rues de New York grouillantes de monde, parmi lesquels on aperçoit Alfred Hitchcock tentant de monter à bord d’un bus… La naissance des caméos ?

Typographies Alfred Hitchcock : Psychose

Psycho Typographies Alfred Hitchcock

Plus grand succès au box-office de Alfred Hitchcock, Psychose est un monument du septième art. La cultissime scène du meurtre sous la douche est gravé dans la mémoire collective en raison de la maestria de sa mise en scène.

Dernière collaboration avec Saul Bass, Psychose bénéficie d’un sublime générique, créé avec l’aide du typographe Harold Adler. Audacieusement innovant pour l’époque, cette séquence d’ouverture affiche un texte en majuscules dans les polices sans empattement Venus Bold Extended et News Gothic Bold. Fragmenté par des lignes verticales et horizontales, le texte est difficilement lisible présageant de l’atmosphère angoissante à venir.

Créer cet effet demandait une minutie extrême. Tout ou presque était fait à la main. Les barres que l’on voit au générique étaient en effet des morceaux de contreplaqué peints en blanc et déplacés à la force du bras. Chaque mouvement devait ainsi être chronométré avec précision. Et si par malheur les mesures déviaient de leur trajectoire, il était alors nécessaire de refaire l’ensemble de la scène. Et vous savez le plus amusant ? Cela arrivait très souvent que les mesures dévient…

En ce qui concerne le lettrage, le texte a été photocopié et divisé en trois parties, chacune déplacée individuellement dans une direction et soigneusement filmée. Quand on pense qu’une telle inventivité était le fruit de cerveaux humains et de mains minutieuses…

Typographies Alfred Hitchcock : Les Oiseaux

Les oiseaux Typographies Alfred Hitchcock

Faisant suite à Psychose, Les Oiseaux confirme le statut de maître du suspense d’Hitchcock. Il est ainsi largement salué par les critiques et plébiscité par le public lors de sa sortie en 1963.

Une fois de plus, le générique d’ouverture fait figure de véritable petit chef d’œuvre. Magnifique, il laisse deviner un sentiment de dérèglement total. Une sensation que le spectateur ne retrouvera pourtant que très tard dans le déroulé du film et qui contraste fortement avec le calme des scènes d’ouverture.

Conçu par James S. Pollak avec l’aide d’Harold Adler, cette séquence d’ouverture fait preuve d’une froideur inquiétante. Presque contre nature avec l’ambiance de la première partie du film, il est d’habillé d’une teinte cyan et se déroule sur fond d’oiseaux à la silhouette menaçante. Chaque morceau de texte se désintègre avant de quitter l’écran, comme mis en charpie par les oiseaux. Sublime !

Typographies Alfred Hitchcock : un précurseur à l’influence éternelle

Ces différents exemples des typographies Alfred Hitchcock nous ont permis de mettre en lumière l’importance cruciale des génériques d’ouverture dans la réalisation des films du maître. Beaucoup d’entre eux étaient en effet portés par des expérimentations et des techniques innovantes. Leur avant-gardisme a massivement influencé le monde du cinéma au point d’élever Hitchcock au rang de précurseur graphique. Ses collaborations avec les légendaires Saul Bass et Harold Adler n’ont ainsi pas d’équivalent tant elles ont participé à faire du cinéma un art graphique majeur.

Typographies Alfred Hitchcock : un savoir-faire légendaire

Les séquences d’introduction d’Hitchcock constituent de véritables leçons de mise en scène et de symbolisme. Elles laissent en effet deviner une atmosphère et des émotions que le public ressentira pendant le film, sans avoir besoin pour cela d’en gâcher l’intrigue. Pour réussir ce tour de force, Hitchcock et ses collaborateurs ne se contentent pas de simplement choisir des polices. Ils jouent en effet avec la transformation et le mouvement du texte, ainsi qu’avec les aspects de composition. Le tout avec une maestria époustouflante. Les typographies Alfred Hitchcock méritent donc d’être saluées tant elles participent activement à la création d’atmosphères uniques et inoubliables.

Nous espérons que ce voyage au cœur des typographies Alfred Hitchcock a su titiller votre intérêt. A bientôt pour un prochain épisode !

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