La paréidolie, une étrangeté de notre cerveau

Après avoir traité à plusieurs reprises de l’espace négatif, nous avons pensé qu’il serait de bon aloi de varier les plaisirs. Pour cela, nous allons évoquer une bizarrerie de notre cerveau qui sert parfois de technique visuelle : la paréidolie.

La paréidolie ? C’est une maladie ?

D’un point de vue étymologique, la paréidolie est un mot tiré du grec ancien para- (à côté de) et eidôlon (fantôme, image). Ce phénomène psychologique assez répandu consiste à reconnaître une forme familière à partir d’un stimulus (visuel ou auditif) indéterminé. Cela peut survenir lorsque l’on regarde un paysage, un nuage, une tâche d’encre (test de Rorschach), une photographie ou encore une création graphique.

Certains artistes ont ainsi pris un malin plaisir à créer les conditions pour que nous ayons l’impression que quelque chose est présent alors qu’il s’agit d’un trompe l’œil. Nous ne comptons ainsi plus les exemples de cas ou nous avons la sensation qu’un visage se cache dans une scène alors que ce n’est pas vraiment le cas…

La paréidolie dans l’espace

Un des exemples les plus célèbres d’une manifestation de paréidolie est sans doute le “visage de Mars”. Cette illusions d’optique troublante repose sur une succession précise mais naturelle de zones d’ombres et de lumière. Ce type de visions pousse même certaines personnes à croire qu’il s’agit de messages venus de l’au delà. Qu’il s’agit par exemple de leur grand-mère qui essaye de leur dire où elle a planqué le magot ! Au delà des croyances, une tendance semble se dégager : pour la plupart des gens, la paréidolie rime avec visages même si ce n’est pas toujours le cas.

La paréidolie dans la peinture

Comme nous l’introduisons plus avant, nombreux sont les artistes et autres designers à avoir joué de la notion de paréidolie. Beaucoup ont en effet créer les conditions propices à donner la sensation qu’un visage est présent alors que ce n’est pas le cas. En matière de peinture, il est impossible de citer le célèbre peintre italien Guiseppe Arcimboldo. Ce dernier use de nombreux artifices visuels afin de créer des visages à partir d’objets, de nourriture et de plantes.

Moins réputé mais doté d’un talent incomparable, nous pouvons également pensé au peintre ukrainien surréaliste Oleg Shupliak. Ce dernier s’amuse à marier visages et paysages dans un style inimitable.

La paréidolie et la photographie

En ce qui concerne la photographie, l’évidence veut que nous citions Jonatan Maldonado, un artiste installé à Los Angeles. Pratiquant la photographie par plaisir, il est parvenu à un étrange résultat avec sa série Creatures of Ancient Forest. A l’aide de simples morceaux de bois, il suggère des silhouettes et des et museaux d’animaux plus ou moins réels. Troublant !

La paréidolie dans le graphisme

Les designers et les graphistes sont souvent friands de paréidolie. Tout comme de multiples marques d’ailleurs. Nombreuses sont en effet les entités qui se dotent d’un logo dessinant des visages de façon détournée. Nous vous avons donc préparé une sélection d’icônes et de cartes de visite qui usent de ce procédé.

Vrai ou faux ?

Nous pourrions ergoter quant au fait que la plupart des exemples artistiques que nous avons cité ne font peut être pas de la réelle paréidolie. Beaucoup font en effet exprès de créer un visage avec des objets. C’est notamment le cas des œuvres d’Arcimboldo par exemple. Ce type de production tient sans doute plus de la création volontaire que de la paréidolie pure. Mais cela n’empêche en rien la magie d’opérer. Bien au contraire, nous ne pouvons que saluer les artistes qui parviennent à retranscrire les bizarreries de notre cerveau. En outre, certains réussissent à capter de réels cas de ce paréidolie comme les photographes par exemple.