Halloween 2023 : Halloween Underground de Seymour Licht

Si vous adorez les déguisements d’Halloween, notre article du jour est fait pour vous. Nous vous présentons en effet des photographies de fêtards costumés prisent dans le métro.

Halloween, une tradition adorée par les américains

Ah Halloween, fête si populaire chez les américains mais un peu moins chez nous est pourtant propice aux déguisements les plus audacieux et les plus terrifiants. On ne parle pas de l’énième costume de vampirette sexy que votre voisine sort chaque année. Ni d’un assemblage branlant de plaques de carton que votre oncle arbore fièrement pour donner l’impression d’avoir une armure.

Non nous parlons de déguisements réalistes qui vont vous faire froid dans le dos. Et pour cela, nous avons décidé de vous présenter le travail du photographe Seymour Licht. Ce dernier s’est en effet spécialisé depuis 20 ans dans la photo horrifique avec une petite spécificité. Tous les clichés sont en effet pris dans le métro de New-York. Préparez-vous donc pour une plongée dans un monde souterrain terrifiant et absurde.

Halloween Underground

Actif de puis le début des années 2000, Seymour Licht est un photographe passionné par les costumes horrifiques. Année après année, il s’est astreint à plonger dans le cœur du métro de New York le jour d’Halloween. Il a ainsi multiplié les rencontres avec des fêtards habillés pour l’occasion. Afin de célébrer les 20 ans de cette drôle d’habitude, Seymour Licht a décidé de sortir un livre : Halloween Underground. Celui-ci prend donc la forme d’un recueil des meilleurs clichés qu’a pris Seymour depuis toutes ces années. Et croyez-nous, certains valent clairement le détour.

Halloween dans la vie réelle

La principale force des clichés de Seymour Licht est sans aucun doute l’art du contraste. Capter des costumes d’Halloween au milieu de la banalité crue de la vie quotidienne fait naître une juxtaposition étrange qui attise la curiosité. Cette drôle de manie lui vient du peu de temps qu’il avait pour s’adonner à la photographie. Lui même le raconte : “N’ayant pas de temps à cause d’un travail quotidien exigeant, j’ai commencé à utiliser mes heures de trajet dans le métro pour photographier les gens”.

Lors du jour d’Halloween, j’ai été frappé par le choc des fêtards vêtus de costumes bizarres se mêlant aux clients ordinaires dans leurs vêtements de ville banals. Ce n’est que le 31 octobre que vous pourrez changer de forme sans même un regard latéral de la part des autres passagers ! Vous pouvez sortir en public habillé comme une sorcière séduisante, un pharaon, votre super-héros préféré ou une sirène sexy” C’est précisément ce contraste qu’il est parvenu à saisir et à retranscrire avec brio à travers une collection splendide.

Un talent monstre

Il n’est pas question ici de constituer une liste exhaustive des meilleures photographies de Seymour Licht. Il y en a en effet beaucoup trop ! Mais certains nous ont séduit plus que d’autres. Nous pensons par exemple au formidable cliché d’un lapin assis sur les places transversales aux portes du wagon. Une ambiance délicieusement absurde et terriblement étrange en émane et attise notre curiosité : qui est cette personne ? Ou va elle ?

Idem pour la photo des renards qui constitue une splendide réussite tout comme celle de l’homme aux trois visages. Au rang des classiques, nous sommes obligés de mentionner Carrie. Recouverte de sang, elle semble errer dans le métro seule dans le wagon comme une âme en peine. Citons également la personne maquillée en Mickael Myers. Très inquiétant, son costume fait son effet. En outre, ce cliché est un des plus hypnotiques notamment en raison du flou d’arrière plan appliqué par Seymour Licht qui fait preuve d’une maestria indéniable.

L’école du surréalisme

Nous avons été étonnés de constater que certains observateurs ont cédé à la tentation de rapprocher le travail de Seymour Licht de celui du génial Walker Evans (“Louons maintenant les grands hommes notamment”). Et ce, parce que Evans s’est lui aussi fendu de photographies prisent dans le métro. Mais il ne faut pas exagérer. Seymour n’a absolument pas le talent immense de Walker Evans.

En outre, il s’agit d’une erreur d’analyse. Les deux font parties d’écoles diamétralement opposées. Walker, que l’on peut cataloguer chez les réalistes, capturait des visages qui racontent une histoire, une souffrance dans une optique de chronique humaniste. Seymour Licht lui appartient à l’école surréaliste. L’ambition et le message diffèrent donc grandement entre ces deux artistes. Non, si inspiration à chercher il y a, c’est davantage du côté du surréalisme social à la Edgar Allan Poe. Du moins dans l’esprit.

Des photos moins convaincantes

Malgré son savoir-faire évident, Seymour Licht ne nous a pas convaincu avec chacun de ses clichés. Nous pensons par exemple à sa photo de la personne costumée en Fils de l’homme de Magritte. La pomme n’est pas devant le visage et le cadrage semble assez peu judicieux. Cette photo n’a donc rien d’esthétique ni de terrifiante ni d’absurde. Nous sommes juste en face d’un cliché terne.

Tout comme celui qui fait référence à la cour des hiboux de Batman. Les 3 hommes affichent en effet un costume assez bas de gamme. Et là encore, la photo n’a rien de spécialement originale ni de prégnante. Citons également le mélange de costumes d’Halloween et de nouvel an chinois qui est tout bonnement à côté de la plaque horrifique. Mais hormis ces quelques écueils, sa production contient de sublimes réussites ! Et puis, tout est toujours une affaire de goût.

Halloween Underground, un recueil indispensable

Grâce à son amour pour l’absurde, Seymour Licht est parfaitement parvenu à saisir l’étrangeté d’Halloween. Ses photographies sont en effet marquées du sceau du surréalisme pour le plus grand plaisir des afficionados de cette fête si particulière. Il est en outre parvenu à saisir tout l’étrangeté de ce moment pendant lequel l’exubérance se frotte à la vie quotidienne.

Si vous souhaitez vous plonger à corps perdu dans cette ambiance mortuaire et ubuesque, nous ne pouvons que vous conseiller de consulter Halloween Underground. Véritable capsule temporelle qui retrace 20 ans d’habitudes toutes plus étranges les unes que les autres avec un brio manifeste, ce recueil est une pépite à ne pas manquer.