Graphéine et l’identité visuelle du 13e Art
Temps de lecture : 4 minutesLa refonte de l’identité visuelle du 13e Art par Graphéine
La refonte d’une identité visuelle pour un nouveau lieu est toujours un évènement dans le milieu du design. A plus forte raison lorsqu’il s’agit d’une salle à vocation artistique. C’est donc avec une certaine attention qu’a été scrutée le travail de Graphéine pour la nouvelle identité visuelle du 13e Art. C’est en effet l’agence parisienne qui s’est occupée de rafraîchir l’identité visuelle de ce théâtre ouvert en 2017. Enfin rouvert en 2017…
Le 13e Art : de cinéma à théâtre ouvert
Alors que le centre commercial du 13ème arrondissement abritait autrefois un cinéma, il fut transformé en théâtre ouvert en 2017. Sous l’impulsion de Gilbert Rozon, l’homme aux multiples poursuites civiles, des travaux ont été lancés afin de faire évoluer la salle en un lieu idoine pour des spectacles vivants. One-man-show, danse, cirque, concerts sont quelques uns des évènements que ce théâtre abrite désormais. Qui a dit que la culture n’avait rien à faire dans un temple de la surconsommation ? Pas ce bon vieux Gilbert en tout cas !
De l’ancien un peu ancien
L’ancienne identité visuelle du 13e art n’était pas indigne. Mais elle commençait à paraître un tantinet vieillotte. En outre, son aspect légèrement complexe correspondait assez peu à la programmation légère du théâtre. L’idée d’une refonte se justifiait donc pleinement. Alors qu’en est t’il de la nouvelle identité ?
Identité visuelle du 13e Art : avant/après
C’est donc Graphéine qui s’est occupé de la refonte de l’identité visuelle du 13ème Art. L’agence a en effet retravaillé le logotype et la typographie qui habille l’ensemble. Dorénavant, le logo se joue sur un seul et unique plan. Graphéine a en effet fait le choix d’abandonner la superposition visuelle de l’ancienne version qui était sans doute superflue.
Fini également les lignes géométriques qui escortaient le T et le 13. La typographie allongée est également mise au ban au profit d’une police plus ramassée…et moins élégante à notre sens. L’option tout en majuscule a elle aussi été mise de côté pour un mélange de minuscules et de majuscules. Pour un apport discutable à notre humble avis.
L’identité visuelle du 13e Art : une identité singulière ?
D’après la communication de Graphéine leur ambition était de “conférer au lieu une identité originale et singulière, reconnaissable et à même de porter les principales valeurs du projets”. Plein de bonnes intentions sincères, cette phrase met en exergue plusieurs points qui méritent réflexion.
En ce qui concerne l’identité singulière, user d’un genre de typographie très à la mode actuellement dans les milieux culturels n’aide pas à se démarquer… Tout comme créer un logotype sobre, sans aucune complexité et très passe-partout (aucun lien avec Fort Boyard) ne permet pas, par essence, de se singulariser. Difficile dans ce contexte de “s’inscrire durablement dans le paysage visuel parisien” comme le souhaitait Graphéine.
L’identité visuelle du 13e Art : cohérente avec sa programmation ?
En outre nous trouvions que l’ancienne version de l’identité visuelle du 13e Art correspondait assez peu à la programmation éclectique de ce théâtre. Malheureusement, cette nouvelle version de Graphéine tombe dans le même écueil. Et notamment pour une raison évoquée plus avant : celle de la typographie.
Ce type de formes est en effet assez répandu sur les affiches de bon nombres de musées ou de maisons artistiques qui exposent. Encore une fois, au regard de la programmation du théâtre, la volonté de coller a ce qu’il se fait pour des lieux plus “sérieux” est à notre sens une erreur d’analyse. Avec ses comédies musicales, ses spectacles pour enfants, ses concerts, ses one-man-show ce lieu méritait ainsi une identité plus riche exprimant la diversité de sa proposition artistique. L’ensemble est trop classique pour ne pas dire ennuyeux et éculé.
Une police pas à la hauteur
Pour finir, nous n’adhérons pas non plus (oui ça commence à faire beaucoup) à l’esthétisme de la typographie de l’identité visuelle du 13e Art. Le r en particulier s’attire nos foudres. Nous avons bien compris le jeu de l’arche qu’il forme avec le T. En outre, nous avons également conscience qu’il rappelle le n toujours grâce à l’apport du T. Mais nous trouvons cela tout simplement laid. La critique peut paraître facile mais rappelons nous que tout est une affaire de goût.
On fait le bilan ? Oui mais sans Jacky et Ben-j
Nous ne doutons pas que beaucoup apprécieront le travail de Graphéine. Pour notre part nous trouvons que leur création souffre de différentes tares. Au delà de l’aspect esthétique qui est purement subjectif, nous trouvons en effet que cette identité ne reflète en rien la diversité culturelle du 13e Art. Mais il ne s’agit que de notre avis. Et puis le client a été satisfait, c’est donc le principal.
Les aléas d’une création
En outre, nous ne connaissons pas le cahier des charges imposé à Graphéine. L’agence s’est peut-être astreinte à coller au mieux aux demandes du client. Et n’avait que peu de marge de manœuvre. Et puis nous connaissons les clients. Il arrive que certains ne puissent s’empêcher de faire fi des conseils de professionnels. Toujours est-il que cette nouvelle identité visuelle du 13e Art ne nous convainc pas.