Sacha Goldberger, un photographe à la mise en scène inimitable
Temps de lecture : 5 minutesComme tous les arts, la photographie peut prendre bien des formes. C’est sans doute ce qui résume le mieux le travail de Sacha Goldberger, un artiste protéiforme à bien des égards. Présentation.
1. Sacha Goldberger, l’art de la photographie à la française
Sacha Goldberger est un photographe et artiste français contemporain qui s’est fait connaître grâce à son travail créatif et original. Né en 1968 à Paris, il a développé une approche unique de la photographie qui mêle l’art contemporain, la photographie de mode et la narration visuelle. Son style est souvent caractérisé par une utilisation habile de la lumière et des couleurs vives. Et surtout par des compositions soignées et travaillées en amont. En effet, a contrario de photographes du “réel” qui se refusent à prévoir et préparer leurs clichés, Goldberger travaille sa mise en scène. Sa démarche plus empirique et sans doute plus cinématographique a rencontré un large succès. Plusieurs de ses collections ont ainsi eu une résonance internationale.
2. Super Flemish
L’une des séries les plus emblématiques de Sacha Goldberger est intitulée “Super Flemish”. Dans cette saga, il a imaginé des portraits de super-héros et de personnages de la pop culture dans le style des peintures flamandes du XVIe siècle. Nous retrouvons ainsi le Joker, Batman, Vador, Catowman ou encore Superman en manches bouffantes, pourpoints et autres cols montants à fraise.
Typique des vêtements élisabéthains qui fleurissaient en Italie durant la Renaissance, ce code vestimentaire sied mieux à certains qu’à d’autres… Hulk semble en effet plongé dans une profonde affliction sans doute en raison de son apparence qui est quelque peu ridicule. Surtout pour une montagne de muscles comme lui ! Quant à ce pauvre Wolverine, il semble totalement perdu. Il faut dire que son costume à l’air de rendre ses griffes inutilisables. Il les regarde ainsi d’un œil désabusé comme perdu sans savoir quoi faire de cette vie sans griffes…
Cette juxtaposition entre l’ancien et le moderne crée un contraste fascinant qui interroge la nature même de l’icône contemporaine. L’ailleurs historique dans lequel se retrouvent ces figures célèbres libèrent en outre une drôle de sensation. Entre mélancolie et ridicule, ces héros n’ont en effet jamais semblé aussi humains et aussi réels. Les photographies de cette série ont ainsi été largement exposées dans des galeries du monde entier et ont été acclamées pour leur ingéniosité.
3. Ma mamie c’est Wonder Woman !
Outre la série “Super Flemish”, Sacha Goldberger a également fait parler de lui à travers la collection “Mamika”. Hilarante et tendre, cette saga photographique tient son inspiration de la grand-mère de Sacha. Ayant dépassé les 100 ans, la matriarche familiale est pourtant très en forme comme le montre cette galerie de clichés.
Nous faisons ainsi la rencontre de “Super Mamika”, une grand-mère super-héroïne mise en scène dans divers moments du quotidien. Dotée d’un costume qui ferait pâlir d’envie Spider-Man et consorts, cette dernière semble inarrêtable ! Nous la retrouvons donc en train de voler au dessus d’un tapis de course ou au volant de sa “Mamikamobile” ! Tout bonnement hilarant !
Empreinte d’un humour tendre plein d’amour, cette série de photographies montre l’étendue de la créativité de Golberger. Et célèbre la vitalité et le bonheur avec une énergie contagieuse. Et puis il faut bien reconnaître que tout le monde voudrait une mamie comme “Super Mamika” !
4. Je ne crois pas en Dieu mais je crois aux extra-terrestres
Il existe bien sûr de nombreuses autres collections de Sacha Goldberger qui méritent le coup d’œil. Nous pensons bien sûr à la saga “I want to believe”.
Cette dernière met en scène un extra-terrestre qui semble tout droit sorti des années 70. Tour à tour armé d’un pistolet, en train d’arroser un plante ou en pleine dégustation d’un Coca, cet E.T. a quelque chose de fascinant. Ses tribulations sont certes gênantes mais indéniablement touchantes.
De plus, le non-sens qui les escorte fait entrer ces clichés dans une dimension surréaliste drôlatique. Absurdes et un tantinet dérangeantes, ces photographies poursuivent en outre le travail de questionnement du réel de Goldberger. Un travail qu’il ne cesse d’affiner au fil de ses projets.
5. Mise en scène et surréalisme
Au delà du talent de Sacha Goldberger, ce qui saute aux yeux lorsque l’on observe ses photos est la planification qu’elles nécessitent. Goldberger met en effet littéralement en scène l’irréel comme Doisneau en son temps mettait en scène le réel. Ce dernier usait ainsi parfois d’acteurs pour rejouer des scènes auxquelles il avait assisté. Descendant de ces photographes pour qui les clichés sont une affaire de préparation, Goldberger se situe donc bien dans leur sillage mais du côté de l’imagination.
L’humour pince sans-rire souvent véhiculé par un non-sens bienvenu est en outre absolument délicieux. Que ce soit avec l’humour tendre de la collection “Mamika” ou l’hilarant “I want to believe”, Sacha Goldberger se rapproche avec maestria d’un surréalisme irrésistible pour notre plus grand bonheur. En plus de poser une ambiance unique qui nous pousse à nous interroger sur certaines thématiques…
6. Sacha Goldberger, une influence pérenne
Sacha Goldberger est donc un artiste polyvalent qui ne se limite pas à un seul terrain d’expression. En plus de la photographie, il s’est en effet aventuré dans la réalisation de courts métrages et d’installations artistiques interactives. Une démarcher naturelle tant il aime la mise en scène au point que la photographie semble être justement un moyen de mettre en scène. En ce sens, sa démarche l’éloigne des photographes du réel. Pour ces derniers, une photo se doit de capturer le réel sans aucun fard.
Mais la photographie est un art protéiforme comme le démontre Sacha Goldberger. Sa créativité sans bornes et son désir de repousser les limites de l’art visuel ont ainsi fait de lui une figure importante de la scène artistique contemporaine. Son influence perdurera donc dans les années à venir. A n’en pas douter. Le mieux pour s’en convaincre est encore de visiter son site !